La promotion Catherine Tourette-Turgis rencontre Walter Hesbeen

Le 20 décembre 2024, les étudiants de deuxième année de la promotion Catherine Tourette-Turgis (2023-2026) ont rencontré Walter Hesbeen dans le cadre de l’Unité d’intégration 5.3 S3 : communication et conduite de projet.

Pour préparer cette rencontre, les étudiants ont travaillé sur le concept de « prendre soin » d’un groupe de patients. Un premier exposé consistait à présenter les spécificités de la promotion et à mieux connaître Monsieur Hesbeen. L’article qui suit relate le fruit de la réflexion issue de cette rencontre et des présentations des étudiants.

Ce que nous retenons de nos échanges avec M. Walter Hesbeen

Les échanges que nous avons eus avec M. Walter Hesbeen nous invitent à questionner notre passion, notre goût pour l’humain, notre intérêt pour la personne malade, dépendante et vulnérable, et ce, en vue de trouver notre vocation, c’est- à-dire « trouver la voie où chacun peut donner le meilleur de lui-même ».

M. Hesbeen a introduit la notion de « prendre soin » au fil de nos échanges.

La démarche de soin à la lumière du « prendre soin » : La démarche de soin consiste à aller à la rencontre de la personne et à prendre en compte sa singularité.

Prendre soin d’une personne : Le soin est une rencontre et un accompagnement ; cela implique un effort de compréhension de la singularité. Il s’agit de faire preuve « d’intelligence du singulier », c’est-à-dire d’être capable d’établir des liens en vue de comprendre la personne soignée.

À travers le « prendre soin », la personne doit se sentir exister et digne d’intérêt.
« Prendre soin, c’est porter de l’intérêt à la personne, ce qui nécessite de puiser en soi l’énergie pour porter une attention particulière à la personne soignée, pour aller à sa rencontre et entrer en relation avec elle. »

Prendre soin d’un groupe de personnes : Un groupe de personnes est un ensemble d’individualités. L’important est que chaque membre du groupe se sente digne d’intérêt et que personne ne se sente négligée.


Ce que nous retenons de l’intervention de M. Walter Hesbeen

M. Hesbeen nous invite à faire la distinction entre le soin et les soins :

  • Les soins sont à percevoir comme un ensemble d’actes et de tâches qui ponctuent le quotidien. On est alors dans le registre du « FAIRE DES SOINS », qui renvoie à la préoccupation de la qualité des soins, et donc à la sécurité des personnes.
  • Le soin est traduit par une attention particulière portée à la personne soignée. On est alors dans le registre du « PRENDRE SOIN », qui renvoie à la qualité de cette attention.

Nous retenons trois enseignements en lien avec ces concepts de « faire des soins » et « prendre soin » :

  1. « On peut faire des soins, sans prendre soin. »
  2. « On peut prendre soin, sans faire des soins. »
  3. « On peut faire des soins et prendre soin. »

« Ce n’est pas la nature de ce que l’on fait qui détermine le prendre soin, mais l’intention qui nous anime pour porter de l’attention à la personne soignée. »

Il ne s’agit cependant pas d’opposer les soins et le soin, mais de les distinguer pour éviter de les confondre :

  • FAIRE DES SOINS nécessite une qualification qui donne l’autorisation de réaliser ces soins.
  • PRENDRE SOIN ne requiert pas de qualification ni d’autorisation, mais fait appel à une disposition vis-à-vis de l’humain, à un goût pour l’humain.

M. Hesbeen définit également la bientraitance à la lumière du « prendre soin » :
« Il ne suffit pas de bien faire tout ce qu’il ya à faire pour que l’humain se sente bien traité. »
Au-delà de l’importance de bien faire, il s’agit de mettre plus de soin dans les soins, c’est-à-dire donner plus d’attention aux personnes dans les soins, autrement dit « mettre du soi dans ce que l’on fait ».

« Ce don de soi, c’est une façon de mettre un petit peu de soi dans ce que l’on fait. »
Cependant, le don de soi ne signifie pas l’oubli de soi. La question de la bonne distance doit être appréciée sous l’angle de la juste présence.


Nous adressons nos sincères remerciements à M. Hesbeen pour les questionnements suscités par son intervention, qui nous amènent à cheminer progressivement vers les professionnels que nous souhaitons devenir demain.

La promotion Catherine Tourette-Turgis (2023-2026)